Une vingtaine de maraîchers ont participé directement au travail de collecte et de partage de savoirs sur les 3 territoires depuis le démarrage de SEMBio en 2017.
Les rencontres entre maraîchers ont été l’occasion de partager le fruit de ce travail avec un cercle plus large, intégrant notamment des jeunes installés et des porteurs de projets.
Des rencontres maraîchers-consommateurs (en Sud-Isère et dans le Luberon) sont venues enrichir l’approche SEMBio.
Retours vers les maraîchers
- En Sud-Isère
Le travail de collecte de savoirs chez les maraîchers s’est concrétisé tout au long du projet par des rencontres entre pairs.
Trois rencontres se sont tenues en mars et en décembre 2018, ainsi qu’en février 2020, rassemblant des maraîchers installés ou en cours d’installation, et des porteurs de projet.
Elles ont été l’occasion de mutualiser l’expérience et le vécu de chacun.
Le support des vidéos réalisées a favorisé les échanges sur des enjeux largement partagés.
Trois rencontres se sont tenues en mars et en décembre 2018, ainsi qu’en février 2020, rassemblant des maraîchers installés ou en cours d’installation, et des porteurs de projet.
Elles ont été l’occasion de mutualiser l’expérience et le vécu de chacun.
Le support des vidéos réalisées a favorisé les échanges sur des enjeux largement partagés.
- Composer avec les adventices
En maraîchage, la maîtrise de désherbage (ou plutôt la gestion de l’enherbement) n’est pas une option : la plupart des maraîchers soulignent qu’elle est une des clés de la réussite.
Cependant, chaque maraîcher développe des stratégies qui lui sont propres, cherchant pour la plupart d’entre elles à réduire le besoin d’interventions directes, chronophages, et visant à assurer la pérennité et la réussite des cultures.
Les échanges ont mis en évidence quelques points clés, qui structurent les approches des maraîchers :
- des stratégies de gestion de l’enherbement : selon la culture, le cycle des adventices et leurs caractéristiques, l’état du sol…
- la gestion des adventices sur le temps court (éliminer la concurrence immédiate sur les cultures) et le temps long (éviter par exemple la montée à graines ) ;
- les arbitrages, notamment d’ordre organisationnel (au printemps par exemple : désherber ou planter?) ; pailler avec de la paille (chronophage) ou avoir au recours au paillage plastique (facilité de mise en œuvre, mais production de déchets ) ?…
- la recherche de nouvelles stratégies, notamment de prévention, à adapter aux conditions pédoclimatiques spécifiques de cette région de moyenne montagne : faux-semis et occultation,qui requièrent de l’anticipation ; densification des cultures ...
Cependant, chaque maraîcher développe des stratégies qui lui sont propres, cherchant pour la plupart d’entre elles à réduire le besoin d’interventions directes, chronophages, et visant à assurer la pérennité et la réussite des cultures.
Les échanges ont mis en évidence quelques points clés, qui structurent les approches des maraîchers :
- des stratégies de gestion de l’enherbement : selon la culture, le cycle des adventices et leurs caractéristiques, l’état du sol…
- la gestion des adventices sur le temps court (éliminer la concurrence immédiate sur les cultures) et le temps long (éviter par exemple la montée à graines ) ;
- les arbitrages, notamment d’ordre organisationnel (au printemps par exemple : désherber ou planter?) ; pailler avec de la paille (chronophage) ou avoir au recours au paillage plastique (facilité de mise en œuvre, mais production de déchets ) ?…
- la recherche de nouvelles stratégies, notamment de prévention, à adapter aux conditions pédoclimatiques spécifiques de cette région de moyenne montagne : faux-semis et occultation,qui requièrent de l’anticipation ; densification des cultures ...
- Connaître le sol de son champ pour mieux intervenir
Dans un territoire aux sols de compositions très diverses, de très argileux à sablo-limoneux et caillouteux, les maraîchers partagent des attitudes communes : la prise de connaissance ( « sentir sa terre »), l’observation, l’expérience acquise au fil des années, jouent un rôle clé . Ces attitudes permettent notamment de déterminer le moment propice pour intervenir et adapter la préparation du sol aux contraintes spécifiques et besoins propres des cultures implantées.
Des approches spécifiques sont développées par chacun et sont mises en débat, comme par exemple :
- le choix du labour dans certaines conditions particulières (terres très argileuses), validé par un retour d’expérience chez un maraîcher sur une quarantaine d’années mais questionné pour son éventuel impact sur le sol ;
- la cultures en planches permanentes ;
- la production ou non de ses plants : souplesse d’organisation et prise en compte des évènements météo, versus temps de travail ;
-...
Quelle que soit l’option choisie, les partages d’expérience ont révélé un questionnement sur les conséquences sur le long terme de l’action du maraîcher, et un intérêt marqué pour la préservation d’un sol vivant.
Des approches spécifiques sont développées par chacun et sont mises en débat, comme par exemple :
- le choix du labour dans certaines conditions particulières (terres très argileuses), validé par un retour d’expérience chez un maraîcher sur une quarantaine d’années mais questionné pour son éventuel impact sur le sol ;
- la cultures en planches permanentes ;
- la production ou non de ses plants : souplesse d’organisation et prise en compte des évènements météo, versus temps de travail ;
-...
Quelle que soit l’option choisie, les partages d’expérience ont révélé un questionnement sur les conséquences sur le long terme de l’action du maraîcher, et un intérêt marqué pour la préservation d’un sol vivant.
- L'irrigation
La problématique de l’eau s’est avéré un enjeu transversal, en lien étroit avec les caractéristiques des sols cultivés, les évènements météo tout au long de l’année, les besoins d’irrigation et la ressource disponible.
Les stratégies mises en oeuvre par les maraîchers doivent ainsi tenir compte de différents facteurs et s’adapter à des contextes particuliers :
- terres hydromorphes ;
- gestion de l’excès d’eau ou de terres trop humides à des moments clés de la saison (printemps) ;
- ou au contraire conditions séchantes de terres drainantes ;
- pratiques d’irrigation devant composer dans certains cas avec une ressource limitée ...
Les stratégies mises en oeuvre par les maraîchers doivent ainsi tenir compte de différents facteurs et s’adapter à des contextes particuliers :
- terres hydromorphes ;
- gestion de l’excès d’eau ou de terres trop humides à des moments clés de la saison (printemps) ;
- ou au contraire conditions séchantes de terres drainantes ;
- pratiques d’irrigation devant composer dans certains cas avec une ressource limitée ...
Perspectives 2020
Une attention particulière s’est portée sur l’accès à l’eau et à la maîtrise de l’irrigation : l’enjeu est de mieux accompagner les porteurs de projet qui souhaitent s’installer en Sud-Isère.
- En Lorraine
En construction
- En Luberon
Un petit noyau d'agriculteurs a ainsi pu continuer à échanger techniquement dans le cadre du travail de construction des vidéos.
Deux nouveaux maraîchers ont également rejoint le groupe initial et ont contribué à enrichir les échanges.
La démarche d'auto-confrontation, qui consiste à l'évaluation de ses pratiques à partir d'images captées au champ, a été prolifique pour la plupart d'entre eux, et a permis de recueillir certains savoirs et savoir-faire qui n'avaient pas été abordés sous le même angle du geste maraîcher.
La question des savoirs paysans et le constat que ces savoirs passent par une position de paysan-chercheur ont également été au cœur de ces échanges.
Aujourd'hui, la question de la fertilité des sols et ce qu'implique sa gestion (au travers des couverts végétaux, de l'utilisation de matières à forte teneur en carbone en amendement, de la réduction du travail du sol) semblent ne pas être cantonnée chez ces agriculteurs à des recettes ou références techniques disponibles.
Cette gestion est à co-construire à l'échelle de sa ferme, avec ses spécificités pédoclimatiques, ses objectifs et ses moyens, tout en tentant de concilier le rêve initial et la réalité du métier de maraîcher.
Produire et valoriser des composts de fond plutôt que les engrais organiques à libération rapide, moins travailler voire ne plus du tout travailler son sol et se baser sur l'écosystème sol comme outil de travail discret mais efficace, réduire l'utilisation du plastique...toutes ces démarches tendent à donner un sens nouveau au maraîchage diversifié.
Ce dernier semble s'appuyer sur un maitre mot qu'est l'observation : du sol cultivé par l’agriculteur, de sa dynamique de décomposition de la matière, et des légumes qui y poussent. Il s'agirait presque d'une forme de dialogue entre le maraîcher et sa production.
Rencontres avec les consommateurs
Tout au long du projet, des interviews de consommateurs ont été réalisées lors de rencontres avec leurs maraîchers (vente à la ferme, marché ...), pour évaluer l'impact des pratiques de production et la consommation.
Les temps d’échanges consommateurs / maraîchers ont visé trois objectifs :
- renforcer la prise de conscience des réalités du métier de maraîcher.
- renforcer la compréhension mutuelle des besoins et attentes des maraîchers et consommateurs.
- identifier les sujets / problématiques à approfondir pour améliorer les relations maraîchers / consommateurs.
- En Sud-Isère
Le projet de rencontre entre maraîchers et consommateurs a été réalisé en deux temps :
Sur le temps d’une réunion, ces échanges ont permis par ailleurs d’identifier diverses pistes :
- la réalisation de micro-trottoirs, filmés sur les fermes, les marchés, lors d’AMAP... ;
- deux rencontres, en Trièves et en Matheysine, chacune introduite par la projection de ces micro-trottoir, ce qui a permis de lancer les échanges sur la base de premières représentations.
Sur le temps d’une réunion, ces échanges ont permis par ailleurs d’identifier diverses pistes :
- des investissements participatifs pour permettre l’acquisition de matériel permettant par exemple la conservation de légumes (allongement de la saison de commercialisation),
- des visites de ferme pour permettre une meilleure connaissance des pratiques et des réalités du métier de maraîcher,
- la participation des consommateurs à certains travaux,
- le lien aux collectivités pour renforcer la connaissance des producteurs locaux engagés dans une démarche de circuit cours,…
À voir
Micro Trottoir en Trièves
Micro trottoir en Matheysine
À entendre
Les rencontres ont été organisées en partenariat avec Radio Dragon (https://radiodragon.org ) :
La rencontre en Trièves (mars 2019)
La rencontre en Matheysine (décembre 2019)
- En Luberon
Les filières courtes de valorisation (magasins de producteurs, marchés, AMAP...) représentent une part significative du marché des légumes dans le territoire du Luberon. Les partenaires locaux SEMBIO se sont appuyés sur le réseau Biocoop local pour réaliser des interviews auprès des consommateurs et évaluer comment sont perçus le métier et le travail du maraîcher bio. Des rencontres collectives associant producteurs et consommateurs sont prévues pour rapprocher l'acte de production et l'acte d'achat, souvent perçu comme un acte militant dans ces réseaux, mais parfois sans savoir comment sont produits ces légumes et comment ces itinéraires techniques peuvent avoir un poids dans la commercialisation et le prix des légumes.