Pâturage et aménagement des parcours en Poules pondeuses bio Pays de la Loire


Les pratiques en parcours et fourrages dans les élevages de poules pondeuses biologiques des Pays de la Loire


La réglementation européenne impose l’obligation de parcours en élevage de poules pondeuses bio. Au-delà de l’obligation réglementaire, l’exploration du parcours et l’apport de fourrages peuvent offrir un apport nutritionnel aux poules pondeuses et constituer une ressource alimentaire complémentaire, notamment en protéines. Au 1er janvier 2022, l’alimentation des animaux monogastriques (volailles et porcs) biologiques est devenue 100% bio. Les fabricants d’aliments s’orientent vers une diminution de la part des protéagineux qu’ils remplacent par du tourteau soja, faiblement produit en France. Il faut alors trouver d’autres sources de protéines. Ainsi, développer la part des nutriments apportés par les parcours et fourrages pourrait être une option.
Dans le cadre du projet de recherche VALORAGE, une enquête auprès des éleveurs de poules pondeuses bio a été menée afin de mieux connaitre leurs pratiques : quelle composition du couvert végétal du parcours, qu’est ce qui est fait pour inciter les volailles à explorer le parcours, quels fourrages sont distribués, quelles difficultés ils rencontrent, quelles évolutions de leurs pratiques ils envisagent, … ?

Les élevages de poules pondeuses ligériens orientés en agriculture biologique

En 2020, 3977 exploitations sont orientées en agriculture biologique en Pays de la Loire, soit 15,1 % des exploitations ligériennes et 234 150 ha sont dès lors conduits en bio soit 11,3 % de la SAU régionale.
Avec 290 élevages de poules pondeuses orientés en mode de production biologique, les Pays de la Loire se classent au second rang national derrière la Bretagne. De nombreux élevages se sont orientés vers ce mode de production avec une accélération depuis 2015. En 2020, ce sont 1,7 millions de poules élevées en AB soit 31 % des effectifs de pondeuses de la région.

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Les pratiques existantes d’utilisation des parcours et des fourrages par les éleveurs de poules pondeuses biologiques des Pays de la Loire

L’Observatoire régional de l’agriculture biologique fait le point tous les ans sur l’évolution de l’AB dans la région en termes de surfaces, de cheptels, d’emplois, de commercialisation des produits bio. Dans ce cadre, une enquête a été envoyée à tous les producteurs ayant des poules pondeuses biologiques. 100 enquêtes ont été réalisées soit 34 % des éleveurs ont répondu sur leurs pratiques.
La SAU moyenne des exploitations ayant des pondeuses bio est de 38 ha dont 5 ha consacrés au parcours des poules.

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Des aménagements agroforestiers très pratiqués dans les élevages de poules pondeuses bio

Le couvert végétal du parcours est majoritairement une prairie à dominance de graminées ou une prairie de graminées et de légumineuses.
93 % des éleveurs ont réalisé des aménagements sur leurs parcours pour favoriser l’exploration des animaux.
Afin de protéger des intempéries, d’apporter de l’ombrage et de favoriser la sortie des volailles, les éleveurs sont nombreux à effectuer des aménagements agroforestiers (76 % des répondants) et mettre en place des haies (66 %). Les éleveurs implantent des haies en contour de parcours, à proximité des bâtiments, des bosquets sur le parcours, des arbres isolés.
Elargir les horaires d’ouverture des trappes est une option retenue par 16% des éleveurs, les poules aiment sortir dès le lever du soleil. Seulement 12 % disposent un couvert appétant près des trappes, le plus souvent il est mis un peu plus loin pour éviter le piétinement. Quelques éleveurs font d’autres aménagements comme la mise en place de structures en bois, l’implantation de bambous ou encore la création de jardins d’hiver (accès extérieur couvert) offrant aux poules une aire d’activité à l’air libre et à la lumière du jour.

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Pour 87 % des éleveurs le parcours est synonyme de bien-être animal

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La plupart des éleveurs estime que la présence de parcours est favorable au bien-être animal. En effet, l’accès à l’extérieur permet aux poules d’exprimer leurs comportements naturels comme le bain de poussière, le grattage, la recherche de nourriture,…
Le parcours représente également, pour 56 % des éleveurs, une image positive pour la société. Avoir un accès extérieur pour les poules répond aux attentes des citoyens.
Presque la moitié des producteurs ont aussi évoqué l’obligation réglementaire du parcours. La présence de parcours est dans le cahier des charges de leur mode d’élevage.


Des apports de luzerne et des blocs à picorer pour les poules pondeuses

43 % des éleveurs n’enrichissent pas leur milieu. Quand ils le font c’est surtout de la luzerne qui est apporté. La luzerne apaise les poules, les occupe, limite le risque de picage. Ils mettent aussi des blocs à picorer à disposition des poules.

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Le bien-être animal et l’obligation réglementaire sont les principales motivations pour mettre en place les pratiques liées au parcours

La moitié des éleveurs évoquent le bien-être animal comme motivation de mise en place de leurs pratiques liées au parcours. C’est le premier objectif cité. L’obligation réglementaire est mentionnée par un tiers des éleveurs qui rappellent que avant tout leurs pratiques répondent à la réglementation. Les autres raisons indiquées sont la mise en place de pratiques pour favoriser l’exploration du parcours par les volailles. L’intérêt alimentaire est assez éloigné dans les motivations. Très souvent, les éleveurs ne connaissent pas la valeur alimentaire apportée par leur parcours.

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Peu de difficultés exprimées

72 % des éleveurs n’ont exprimé aucunes difficultés liées au parcours. Parmi les éleveurs qui ont rencontré des embarras, 37 % des problèmes sont liés à des prédateurs (renards, buses, éperviers, chiens,…).
Quelques-uns ont pu évoquer la question de la biosécurité (apport de foin extérieur à l’exploitation qui pourrait causer des problèmes sanitaires).
Les autres difficultés exprimées sont les excès d’azote pour les arbres fruitiers, les terrains humides (difficile de garder un couvert en état), des poules qui jouent « trop » avec le foin, le temps à passer pour l’entretien du parcours, etc. .

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Evolution des pratiques

19 % des éleveurs prévoient de faire évoluer leurs pratiques d’utilisation des parcours ou des fourrages.
Une grande part des projets est tournée vers l’agroforesterie avec l’objectif de mettre des arbres, des haies ou poursuivre la plantation. Egalement apporter des fourrages ou en implanter a été évoqué par ¼ des éleveurs souhaitant faire évoluer ses pratiques.
Les autres évolutions de pratiques citées sont la mise en place de jouets, la mise en place d’ombrière photovoltaïque, un parcours d’hiver, agrandir le parcours,…

A retenir

  • 76 % des éleveurs ont réalisé des aménagements agroforestiers sur les parcours de poules pondeuses ; 66 % des haies.
  • Pour 87 % des éleveurs le parcours est synonyme de bien-être animal. Mais aussi, il représente une image positive pour la société sans oublier qu’il répond à une obligation réglementaire.
  • Plus de la moitié des éleveurs apportent des fourrages, surtout de la luzerne et disposent des blocs à picorer.
  • Bien-être animal et obligation réglementaire sont les principales motivations pour mettre en place les pratiques liées au parcours. A nuancer selon les tailles d’atelier.
  • Les principales difficultés rencontrées sont les attaques de prédateurs. Emergence de la question de biosécurité avec l’apport de fourrages extérieurs à l’exploitation.
  • Seulement 19 % des éleveurs prévoient de faire évoluer leurs pratiques avec toujours une forte proportion pour les aménagements agroforestiers mais aussi l’apport ou l’implantation de fourrages.




Pour en savoir plus :
Projet Valorage
Site Alimentation 100% biologique des monogastriques
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Contacts :
Mélanie GOUJON (CA PDL), 02 41 18 60 33 - melanie.goujon@pl.chambagri.fr et Florine MARIE (IBB), 02 99 54 03 33 - florine.marie@bio-bretagne-ibb.fr