Mesures de digestibilité chez le Porcs

Action 2 – Des mesures de digestibilité fécales et iléales chez le porc ont été menées en 2022 l’UMR PEGASE d’INRAE.

Les résultats de cette action sont en cours de consolidation et d’exploitation.

L’année 2022 a vu la mise en place de essais de digestibilité chez le porc pour évaluer la valeur nutritionnelle de 10 fourrages différents utilisés actuellement dans les élevages de porc Bio.

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Figure 21 - 2.2 VALORAGE - Liste des fourrages testés

Les essais conduits à INRAE UMR PEGASE nous ont permis d’évaluer la valeur énergétique des ressources par des essais de digestibilité fécale et la valeur azotée par des essais de digestibilité iléale. Ici, seuls les résultats des digestibilités fécales sont présentés. Les analyses des acides aminés sur les aliments et les digestats n’étant pas totalement terminés, il ne nous est pas possible de présenter les résultats de la digestibilité iléale.

Premiers résultats
Composition chimique de fourrages
Logiquement, les fourrages distribués en frais (chicorée, trèfle violet, et raygrass) ou sous forme enrubannée présentent une teneur en MS significativement plus faible comparativement au R0 et aux fourrages présentés sous forme déshydratée. Rapportées à la MS, les teneurs en matières minérales (MM) totales et en fibres sont plus élevées dans les fourrages que dans le R0 avec des différences notables selon les fourrages. Pour les fourrages testés en frais, le ray-grass a la plus faible teneur en MM mais la plus forte teneur en CB ou NDF. En revanche sur la base du rapport lignine/NDF, ses parois végétales sont un peu moins lignifiées. Dans l’essai 2, les teneurs en MM, NDF et N sont supérieures pour la luzerne comparativement au trèfle violet mais la température de déshydratation n’a pas d’effet sur la composition chimique des deux fourrages. Dans l’essai 3, la teneur en MM et en NDF est supérieure pour le foin de luzerne comparativement au foin de trèfle et l’enrubanné. Le foin de trèfle contient une teneur très faible en azote (N) et a des fibres les plus lignifiées.

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Figure 22 - 2.2 VALORAGE - Teneurs en énergie brute (EB) des 10 fourrages

La variation de la teneur en énergie brute (EB) des fourrages est liée à celle de la MM.
La chicorée et le foin de luzerne ont les teneurs en EB les plus faibles alors que l’enrubanné à la plus forte densité énergétique. Les autres fourrages ont des valeurs intermédiaires comprises entre 18,2 et 18,5 MJ /kg MS.

Valeur énergétique des fourrages
Quel que soit le fourrage, la digestibilité fécale de l’énergie est inférieure à celle mesurées pour l’aliment témoin (86,5% en moyenne).
Les plus faibles digestibilités sont observées pour les foins (luzerne et trèfle) probablement en lien avec les pertes de feuilles au champ qui constituent la partie la plus digestible de la plante. Ce résultat est cohérent avec la forte proportion de fibres dans ces deux fourrages. Dans l’essai 2, la diminution de la température de déshydratation ne semble pas impacter la digestibilité de la luzerne mais réduit celle du trèfle violet. Même si cet écart peut être expliqué par une différence de teneur en NDF, il est aussi envisageable qu’une faible température ne soit pas suffisante pour inactiver certains facteurs antinutritionnels. Enfin, les fourrages distribués en frais sont généralement assez digestibles (en particulier le raygrass et la chicorée) peut être en lien avec les stades de récoltes relativement précoces.

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Figure 23 2.2 VALORAGE - Digestibilité fécale (CUD) de l’énergie des 10 fourrages

Comme montré dans la Figure 23, la digestibilité fécale de l’énergie des fourrages est en grande partie expliquée par leur teneur en cellulose brute. Cette relation négative est valable pour tous les fourrages sauf pour le trèfle violet déshydraté à une faible température.

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Figure 24 2.2 VALORAGE - Relation entre la teneur en cellulose brute du fourrage et la digestibilité de l’énergie

En se basant sur les valeurs de digestibilité et les teneurs en énergie brute des fourrages, il est possible de calculer la teneur en énergie digestible de chaque produit.

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Figure 25 2.2 VALORAGE 6 Teneur en énergie digestible des 10 fourrages

Sur la base de la teneur en matière sèche, la valeur énergétique la plus faible est mesurée pour le foin de luzerne et les valeurs les plus forte pour les fourrages frais, l’enrubannée et le trèfle HT. Des valeurs intermédiaires sont observées pour les autres fourrages déshydratés et le foin de trèfle.

Contacts

Mélanie GOUJON (CA PDL), 02 41 18 60 33 - melanie.goujon@pl.chambagri.fr et Florine MARIE (IBB), 02 99 54 03 33 - florine.marie@bio-bretagne-ibb.fr