Action 1 : Caractérisation et sélection des espèces

Cette action vise à évaluer l’intérêt des taxons identifiés comme potentiellement intéressants. Nous procéderons en trois étapes : la mise au point des grilles de sélection et d’évaluation des taxons, la sélection proprement dite des taxons et leur approvisionnement et enfin l’évaluation de leur intérêt. Sept partenaires sont impliqués dans cette action.

1.1 Construction de grilles d’évaluation adaptées à chaque situation d’utilisation

Cette tâche consistera à lister et hiérarchiser les critères à prendre en compte pour la sélection des espèces couvre-sol suivant leur usage : rang de production, entre-tunnels, abords de parcelle... Certains de ces critères sont communs à tous les usages. Par exemple toutes les plantes devront couvrir rapidement le sol et devront nécessiter peu d’entretien. D’autres sont spécifiques à la situation d’usage. Voici deux exemples de critères recherchés en fonction de la situation d’usage :
  • rang de vigne en Pays de la Loire : plante rampante, résistante à la sécheresse, allélopathique, pas trop concurrentielle avec la vigne.
  • bord de parcelles hors-sol irriguées en Pays de la Loire : plante rampante, résistante au piétinement, supportant des arrosages réguliers, fortement concurrentielle.
Les critères seront définis par dires d’experts et par bibliographie.

1.2 Sélection de taxons à tester

Les grilles construites dans la tâche 1.1. seront ici utilisées pour identifier et sélectionner les espèces couvre-sol candidates. La liste des espèces se fera en mobilisant les connaissances détenues par les partenaires et les distributeurs de semences. Ces connaissances peuvent être issues de synthèses bibliographiques, d’expérimentations ou de dires d’expert.

1.3 Test des espèces sélectionnées

Les espèces pourront être testées seules ou en mélange. Elles seront implantées dans des mini-parcelles afin i/ de vérifier leur comportement par rapport aux critères de choix, c’est-à-dire de valider le choix théorique fait dans la tâche 1.2. et ii/ recueillir des données manquantes ou complémentaires notamment sur le cortège. Lle niveau d’identification sera limité au niveau taxonomique apportant les informations essentielles à l’interprétation des données à savoir le régime alimentaire, les plantes hôtes pour les phytophages ou les proies pour les prédateurs.

Action 2 : Mise au point de techniques de multiplication, d’implantation et de conduite

Pour chaque taxon sélectionné en action 1, nous évaluerons les méthodes de multiplication adéquates (bouturage, semis...) si aucune donnée technique n’existe. Différentes méthodes d’implantation (semis, hydroseeding de graines ou de fragments, plantation de micro-mottes...) seront évaluées. Enfin, nous définirons les méthodes d'entretien éventuellement nécessaires (tonte, sarclage, sur-semis...).

2.1 Multiplication et conditionnement de vente

Ce travail devra identifier la meilleure méthode de multiplication (semis, bouturage) et le meilleur conditionnement pour la vente (graines, tapis, mini-mottes...). Pour certaines espèces ces données sont déjà connues et ne nécessiteront pas de travaux. Pour d’autres les données sont inexistantes. Nous nous appuierons sur les données biologiques de l’espèce pour concevoir et tester les différentes méthodes de multiplication et conditionnement de vente.

2.2 Implantation et entretien des couverts

Ici nous étudierons les meilleures conditions d’implantation (semis, “hydroseeding” de graines ou de fragments, pose de tapis...), d’entretien (fauche, broyage...) et de pérennisation (sur-semis...) des couverts. Par exemple, en horticulture, nous comparerons l’implantation du Phuopsis stylosa en tapis ou en hydroseeding de fragments puisque cette plantes se multiplie très aisément par bouturage. En arboriculture fruitière, deux aspects seront plus particulièrement étudiés pour optimiser l’implantation d’une plante couvre-sol. En premier, on testera un semis de légumineuses en culture intermédiaire avant la plantation des arbres fruitiers ; cette culture intermédiaire est supposée améliorer les conditions d’implantation du futur verger et aussi d’une plante herbacée semée pour couvrir la bande de sol sur environ un mètre de part et d’autre de la ligne d’arbres. On testera également une re-conception du système d’irrigation avec installation de deux rampes souterraines d’arrosage de part et d’autre de la ligne d’arbres pour améliorer la répartition de l’eau disponible pour la plante couvre-sol.

Action 3 : Tests en situations réelles de production

L’action 3 permettra de vérifier si les caractéristiques attendus des plantes (vitesse de recouvrement, effet sur les adventices...) relevées en action 1 et 2 se retrouvent bien sur les différents sites de production. De plus, cette action permettra d’obtenir de nouvelles données indispensables au transfert des itinéraires créés : effets sur le rendement, sur les populations de ravageurs et d’auxiliaires sur les plantes cultivées, sur leur coût...

3.1 Comportement des couvre-sol

Les caractéristiques des différents couvre-sol en situation réelle (reprise après implantation, rapidité de recouvrement, concurrence des adventices, entomofaune associées...) seront comparées à celles déterminées en action 1 et 2. Cela permettra de valider la robustesse des caractéristiques des couverts et d’identifier les situations à privilégier.

3.2 Effet des couvre-sol sur les cultures

Ici ce sont les paramètres relatifs à la culture qui seront étudiées. Cela permettra d’évaluer les effets des couvre-sol sélectionnés en action 1 et 2 sur les cultures. Par exemple nous étudierons l’effet d’un couvre- sol sur la vigueur et le rendement des cultures pérennes. Pour les effets concernant la biodiversité, nous étudierons le cortège de ravageurs et d’auxiliaires sur les cultures.

Action 4 : Coordination du projet, valorisation et transfert pédagogique

4.1 Coordination du projet

4.2. : Valorisation et transfert des résultats

L’objectif est de diffuser les résultats auprès des acteurs des différentes filières (PPAM, arboriculture, maraichage, viticulture) en ciblant différents acteurs : producteurs, enseignants, techniciens agricoles, expérimentateurs, chercheurs...

4.3. : Transfert pédagogique

Dans le cadre du plan Agro-écologique pour la France, avec la mise en place de réseaux régionaux “Enseigner à Produire Autrement”, le transfert pédagogique est au cœur des enjeux pour la transition agro-écologique. Les enseignants et leurs apprenants seront associés au suivi des essais tout au long du projet en réalisant des observations, en interprétant des données, en rédigeant des synthèses, en faisant des posters... Les démarches et résultats obtenus par les différents partenaires pourront être diffusés via des conférences dans les établissements de formation ou la mise en place de fiches techniques.