Couverts végétaux en interculture : tour d’horizon du groupe de travail de l’ITAB

(M. Conseil, ITAB)

Le recours à des couverts végétaux en interculture est un des moyens dont disposent les agriculteurs pour maintenir ou améliorer la matière organique des sols dans les systèmes sans élevage. Depuis 2010, L’ITAB anime avec le concours de l’APCA un groupe de travail sur les couverts végétaux en AB avec les objectifs suivants : coordonner les expérimentations, partager l’expertise des membres du groupe, élaborer et mettre à disposition des outils d’aide à la décision.
Le thème initialement abordé était la gestion de l’azote suivant l’utilisation de la contrainte réglementaire couverture du sol en une opportunité pour fournir de l’azote aux cultures, puis le groupe s’est ouvert vers d’autres thèmes tels que la gestion des adventices et l’impact sur la vie du sol. Tout d’abord très axé sur les grandes cultures, le groupe aborde également depuis 2012 les problématiques liées à la filière maraichage, et une ouverture est envisagée sur les plantes pérennes.
Quelques exemples d’informations partagées ont été présentés, tels que l’utilisation de mélanges bi-spécifiques (légumineuses/non-légumineuses) de cultures intermédiaires pour la gestion de l’azote. Ainsi, d’après des travaux de thèse menés sur la complémentarité de différents couverts, deux services, « cultures intermédiaire piège à nitrates » (CIPAN) et « engrais verts », peuvent être ainsi mutualisés, mais on n’obtient pas 100% du niveau de chacun comparé à l’effet d’une espèce en pur. La constitution de mélanges est donc à réaliser en fonction des objectifs de services visés et aussi des conditions pédo-climatiques (tenir compte du gel suivant les régions).
Des exemples de travaux effectués en systèmes légumiers par des stations d’expérimentation dans le cadre de ce groupe de travail ont été évoqués : ceux d’Hélène Védie (GRAB) sur les engrais verts sous abri et en plein champ en contexte provençal, et ceux de Christian Porteneuve (Ctifl/Terre d’essais) sur l’influence de quelques précédents et engrais verts sur la fertilisation azotée d'une culture de chou-fleur de mars en AB. Pour ce dernier, la problématique est de pouvoir disposer suffisamment d’azote en sortie d’hiver pour fertiliser le chou à suivre, mais non en quantité excessive pour éviter le lessivage. Les autres questionnements abordés sont l’optimisation des itinéraires techniques, les effets des couverts sur la culture suivante et les conséquences sur la gestion des adventices et des bioagresseurs.

Ce groupe de travail a à son actif diverses productions, telles que des protocoles communs, un cahier technique et des fiches espèces. Néanmoins, ce type de productions ainsi que le montage de projets pour approfondir des questions soulevées ou valoriser des résultats, restent encore un grand chantier en perspective, en particulier pour les systèmes légumiers.


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